L’ ART DU PATCHWORK :

L’art du Patchwork, tout comme d’ailleurs « l’art d’accommoder les restes » en cuisine, procure une jouissance très particulière. Le sentiment de faire « une bonne action » en fait certes partie, et cela déjà bien avant l’apparition du credo écologiste, mais cette satisfaction très morale ne suffit pas à elle seule à justifier un plaisir si intense.
Je suis persuadée que le ressort principal est de l’ordre de la surprise : l’art d’accommoder les restes, quels qu’ils soient, apporte toujours des combinaisons inattendues puisque nous n’en sommes pas les maîtres. Il s’agit donc bien d’un jeu, dont le hasard est la règle ! J’ajouterai même qu’il ne faut surtout pas déroger à la loi du hasard, si on veut connaître le plaisir de la surprise : un faux patchwork n’est qu’un projet comme les autres. Et s’il est très difficile de résister à la tentation d’aménager un peu le hasard, il ne faudrait pas faire fuir la divine surprise qui est le but du jeu. J’ai tenté d’appliquer ma connaissance des règles de jeu du patchwork aux carrelages. Et les résultats sont si joyeux, ludiques, insolents… que les adjectifs me manquent pour les qualifier. Mais il est impératif de respecter la règle du hasard, aussi le jeu consiste-t-il à acheter des boîtes de mélanges constitués… sans savoir ce qu’il y a dedans ! Ce qui fait un peu peur évidemment, mais sans cette peur pas de surprise.
Les amateurs de patchwork y trouveront leur compte puisqu’ils étaient trop souvent arrêtés dans leur élan par le prix élevé des carrelages à la pièce. Les autres y verront parfois un moyen d’éviter le douloureux problème du choix parmi trop de possibilités. Tout le monde appréciera le prix.